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15 juillet 2011 5 15 /07 /juillet /2011 21:49

Depuis longtemps, le décallage m'impressionne. Le rythme que l'on retrouve partout autour de nous, au niveau sensoriel, corporel mais aussi psychologique conditionne notre vie; ou plutôt c'est notre façon d'appréhender la vie qui conditionne notre rapport au rythme. Ma professeure de solfège disait d'ailleurs que dès la naissance, notre notion du rythme est différente suivant la démarche de la mère. Pendant 9 mois, le bébé reçoit des informations rythmées et rythmiques qui feront partie de sa vie et façonneront même sa personnalité, sa façon de réagir par rapport aux évènements. Ce qui pourrait partiellement expliquer ce décallage que l'on ressent parfois dans nos relations avec autrui.

 Depuis une semaine, tout semble concorder. La vie m'apporte des réponses sur ce sujet, c'est magique. Dans Telerama de cette semaine, l'article sur Michel Serres va dans ce sens ainsi qu'un autre article dans Reflets (magazine de Basse-Normandie) sur Chaunu.

Michel Serres dit : "Quand on monte du bruit de fond vers le monde des vivants, quelquechose intervient de manière décisive : c'est le rythme, la pulsation régulière(...) Il existe, par ailleurs, une discipline scientifique qui me fascine : la chronobiologie. Elle démonte toutes les horloges qui pilotent le corps humain, sa musique secrète : le pouls qui bat, la respiration et le souffle périodique, les règles féminines, les contractions fibrillaires et le relâchement des muscles(...) C'est le rythme du vivant. Le rythme, c'est-à-dire, au sens étymologique du terme -le verbe grec ancien rheîn qui signifie "couler", "s'écouler"-, un flux continu rythmés par des périodes plus ou moins amples et régulières".

C'est ainsi qu'on en arrive à l'harmonie, mot qui était pour moi totalement abstrait et que je ne connaissais que vaguement rapporté du monde musical. Une cassure dans le rythme régulier de la vie provoquerait une arythmie et donc ce fameux décallage presque permanent, une sorte de petite mort involontaire mais profonde. Le chaos serait presque rassurant parce que vivant, une sorte d'arythmie choisie, constante, équilibrée par son déséquilibre

 Et là, on peut se poser la question de l'éphémère, de l'harmonie universelle que l'on retrouve dans le présent. Emmanuel Chaunu : "Le dessin de presse est un fruit de mer, je suis mareyeur. Deux jours après il est périmé et les gens n'y comprennent plus rien. Le dessin commence sa vie au petit déjeuner et finit avec les épluchures de carottes, dans le placard à balais ou sert à allumer un feu." Au final, le monde, la vie, l'univers ne dure qu'un jour chaque jour !

Pour finir vraiment sur les interrogations qui jalonnent mes jours et mes nuits, la différence entre les hommes et les femmes ne serait-elle pas due, en partie, à cette "horloge biologique" ? La femme vit au rythme des 28 jours (à peu de choses près). Il faut s'organiser, prévoir, assurer parfois le bouleversement hormonal qui en résulte. Un système qu'elle est obligée d'accepter même si cela lui paraît normal. La conséquence sur son mode de fonctionnement est réelle. L'homme ne vit finalement que dans le présent d'un point de vue rythmique, son fontionnement physique est plus linéaire. Les hormones peuvent agir sur leur libido mais de façon différente pour chacun. L'incompréhension (certains diront la complémentarité, de façon très hypocrite) entre les deux sexes viendrait peut-être de cette grande histoire de "Rythme".

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