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6 août 2011 6 06 /08 /août /2011 22:30

(Cet article est déjà paru mais est invisible donc j'espère pouvoir le partager véritablement maintenant !)

 

Une question résonne en moi depuis quelques jours : comment un homme peut-il assumer trois vies qui s'opposent sans perdre pied ? Sa vie d'artiste, sa vie de famille et sa vie de "people" étudiée presque calculée.

Commençons par sa vie d'artiste qui, énergétiquement parlant, doit le vider de ses démons mais aussi consumer son quota de bonne santé aussi rapidement que le font ses cigarettes. L'alcool permet de sortir de soi, de foncer tête baissée dans nos limites et d'oublier la peur mais repousse les dangers dans un espace-temps qui, un jour, s'ouvrira alors que nous sommes nus et sans défense. Evidemment, de cette façon le temps s'arrête ou plutôt s'accélère pour ne faire sortir que les émotions, le sensible, le funambule sans filet, gracieux, intrépide, frôlant la mort pour mieux l'apprivoiser et la donner à voir sous un angle romanesque, romantique.

D'ailleurs, à mon petit niveau de spectatrice active, les créations en question développent ma sensibilité, exercent des pressions émotionnelles très fortes, notamment lorsque je les chante dans ma voiture alors que mes essuies-glace marquent des contre-temps intéressants pour chasser la pluie incessante et, amicalement mes larmes coulant à gros bouillons. Tout est parfait dans ces morceaux, la musique met en relief les mots et se mêlent en spirale verticale pour creuser et atteindre l'émotion la plus réceptive. Epoustouflant ! Pour moi en tout cas. Pour résumer, quand le chagrin monte et me torture, j'écoute les chansons de Benjamin Biolay dans ma voiture et je me transforme en fontaine chantante, en réceptacle de la misère du monde, en monstre égocentrique et aquatique.

Ma question est donc toujours présente : comment fait-il pour créer des morceaux aussi lourds de conséquence (pour lui et ses auditeurs) et, en quelques heures, même peut-être quelques minutes se rendre disponible à sa fille, au quotidien, au monde "social et économique", ce que l'on peut appeler avec beaucoup d'inconscience "le monde réel" ?

Comment faites-vous, cher Benjamin, pour compartimenter votre vie, pour réussir à trouver l'énergie de guérir si vite de vos blessures ou de celles dont vous avez profitées par empathie ? Comment faites-vous pour avoir envie de construire sur ce chaos, dans ce néant que vous connaissez si bien ?

Je ne veux pas qu'on me prenne pour une personne naïve donc je me permets d'avancer quelques suggestions de réponses : soit les albums que vous créez sont en fait écrits par d'autres personnes (un peu parano comme suggestion), soit vous avez un ange gardien qui vous guide (un peu mystique !), soit votre intelligence est telle que vous créez pour le business (un peu pessimiste !), soit vous êtes schizophrène (un brin de génie), soit vous arrivez à faire plusieurs choses à la fois et vous êtes une femme (il faut bien rire !).

Si quelqu'un a une autre idée, merci de m'ouvrir l'esprit sur d'autres horizons de la compréhension de l'être humain en ce bas-monde !

Dans tous les cas, je ne sais si je dois vous aimer ou vous haïr de faire surgir enBenjamin-Biolay.jpg moi ce qu'il y a de pire.

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