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8 février 2012 3 08 /02 /février /2012 09:12

bouee.jpgVaste question qui n'est pas le point de départ de ma réflexion mais plutôt un aboutissement. En clair pas vraiment une question mais une constatation.

En gros, nous rêvons pour "faire". Pour nous inscrire dans le monde réel, nous passons par le rêve alimenté par nos perceptions. Et c'est là qu'entre en jeu le monde de l'apparence, le visible.

 

Le mécanisme est très simple : nos perceptions, souvent confuses et irrationnelles, nous emportent dans un univers chaotique où le passé se mélange à lui-même. Les monstres, les démons, les secrets, les émotions cachées... nous grignotent, nous usent. Pour ne pas sombrer, la bouée de sauvetage nous tend les bras, il s'agit du rêve.

 

Nous sommes un élément d'une société, d'un groupe, d'une famille, nous nous identifions à cela. Nous ne sommes pas seuls, jamais. Nous venons de quelque part, quelqu'un nous a fabriqué, on nous a éduqué. Depuis toujours nous sommes soumis à des codes, des conditionnements, des images de la réalité, des façons de faire, des moyens d'avancer. Ce qui est pernicieux, c'est qu'en cherchant à se libérer, nous tombons irrémédiablement dans le monde des apparences. Nos rêves nous sauvent en nous permettant de désirer et de mettre en place des actions concrètes pour les rendre réels, palpables. Mais il faut être conscient que nos rêves aussi sont conditionnés. Les publicitaires, les financiers, les industriels, les politiques font partie de cet univers. Ils usent de leur petit sens de la psychologie pour que les rêves de chacun soient conformes à leurs intérêts personnels. Je ne sais plus quel homme politique a dit dernièrement qu'il fallait créer une société dans laquelle on pourrait penser par nous-mêmes. D'apparence c'est très bien mais c'est aussi assumer l'idée que nous sommes en effet conditionnés.

Nous avons tendance à croire que le monde des apparences n'est que "bling, bling", "people", sourires de circonstances, haute couche de la société, notables,"parvenus", signes extérieurs de richesse, mais ce n'est pas si simple. Nous vivons tous dans ce monde d'apparences, nous nous coulons dedans pour ne pas sombrer, par espoir d'un monde meilleur, d'un confort salvateur. Nous accordons nos rêves à ceux des autres comme on accorde un violon pour jouer des notes "justes". D'ailleurs ne dit-on pas "accordons nos violons" quand on veut négocier ? On accorde par rapport à des règles pour trouver l'harmonie.

 

Bref, pour en revenir à nos moutons rêveurs... je pense que le seul moyen de contrer le monde des apparences est d'avoir conscience que tout ce que nous faisons est conditionné par notre entourage, proche ou lointain. L'acceptation nous amène à agir en connaissance de cause et nous libère. Nos rêves s'estomperont pour laisser place à la réalité concrète, ce que nous sommes vraiment, loin des apparences.

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commentaires

D
C'est dur de ne plus laisser de places aux rêves, même si ce n'est qu'une "bouée de sauvetage". Je ne suis pas sûr que la réalité concrète soit toujours séduisante. Ceci dit, cet article est très<br /> bien écrit, mais à mon avis, le fait d'écrire est une projection dans l’imaginaire, c'est un moyen pour les auteurs d’échapper au dur quotidien auquel ils sont confrontés, c'est aussi un moyen<br /> d’offrir à leurs lecteurs un petit moment d’évasion.L’écriture s’est mise au service du rêve et la littérature a acquis cette fonction majeure qui est de faire rêver. (Dreamcatcher)
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M
Comme toujours : rien à redire ou si plutôt BRAVO Pauline pour ces beaux textes si réalistes !
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